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Savoir dire non, c'est protéger son art (et sa santé mental)

Je te donne le contexte:

Illustration symbolique d’un mentaliste professionnel équilibrant valeur et prestation, reflet du thème : fixer le juste prix pour son art.

Il y a quelques jours, j’ai reçu une demande plutôt flatteuse : une prestation de magie, une de mentalisme, et une d’hypnose. Et tout ça en une seule soirée !

Trois disciplines, trois ambiances, trois fois plus de préparation. Le tout, pour un budget de 300 € par prestation.

Sur le papier, ça fait 900 €.

Trois chiffres bien ronds, une belle somme… jusqu’à ce que tu comptes les kilomètres, le matériel, l’énergie, les heures d'entraînement, la pression de livrer trois univers totalement différents… et la valeur réelle de ton savoir-faire.


Est-ce que ça vaut le coup ?

Est-ce que tu dois dire oui, parce que “c’est quand même pas mal” ?

Ou est-ce que tu dois dire non, parce que tu vaux plus que ça ?


C’est précisément ce genre de moment qui te rappelle à quel point être en accord avec son prix est essentiel quand on est artiste, et plus encore quand on est mentaliste.

Et aujourd’hui, j’ai envie d’en parler. Pour moi. Pour toi. Pour tous ceux qui hésitent à dire non alors que tout leur travail hurle “tu mérites mieux”.

J'espère qu'après ça, savoir dire non fera partie de ton mindset!


🎩 Accepter n’importe quoi, c’est construire sur du sable


Tu connais ce sentiment : tu reçois une demande, elle paraît sérieuse, polie, bien structurée.

Tu regardes le nombre de personnes : 120.

Tu lis le brief : magie, mentalisme, hypnose.

Et puis tu vois le budget : 300 €… par prestation.

Alors tu fais un rapide calcul : "Hey, ça fait 900 €, c’est pas mal, non ?"


Et c’est là que le piège se referme. Parce qu’en réalité, ce n’est pas 900 € pour un show.

C’est :

  • 3h de spectacle radicalement différent (et donc 3x plus de travail),

  • 3h de route (dans certains cas),

  • 1h de préparation sur place,

  • Des semaines d’entraînement et de conception en amont,

  • Et tout ça, pour… le prix standard d’un seul bon show.


Mais tu te dis : “Oui, mais c’est de la visibilité…”Stop.

La visibilité ne paie pas l’essence.

Elle ne rembourse pas les heures à s’entraîner, ni le matériel que tu uses.

Et elle ne compense pas la fatigue que tu vas ressentir en courant d’une discipline à l’autre, en essayant d’être parfait 3 fois dans la même soirée.

Et surtout — surtout — elle ne corrige pas le message que tu viens d’envoyer :

“Mon travail vaut ça. Et je suis prêt à accepter moins, tant qu’on me sourit.”

C’est comme bâtir une scène avec des planches mal vissées parce que “ça tiendra bien pour aujourd’hui”.

Peut-être.

Mais demain ? Tu chutes.

Et le jour suivant, on te demande encore le même prix.

Parce que tu l’as validé.

Tu as toi-même creusé la tranchée où on t’enterre artistiquement.

Alors n'oublie pas que...


💬 Ton prix, c’est ton message silencieux


Au début, c’est juste un chiffre.

Tu le griffonnes sur un devis, tu le balances dans un mail.

Tu te dis que c’est un détail, que le client regardera surtout ce que tu proposes.

Mais non.

Ton prix, c’est déjà un spectacle.

C’est la première impression, la première note de musique avant même d’avoir levé la main ou sorti une carte.

Et ce chiffre, il dit tout haut ce que tu crois tout bas sur ton propre travail.

Il dit :

  • Si tu te respectes,

  • Si tu considères ton art comme un loisir ou un métier,

  • Et surtout, s’il faut te prendre au sérieux… ou te négocier comme un pack de jus d’orange.


Parce qu’il faut le dire clairement :un prix bas n’attire pas le respect — il attire le doute.

Un cachet cassé envoie le signal inverse de ce que tu veux créer sur scène.

Tu veux générer de l’impact ? Alors ton tarif doit déjà préparer cette attente.

Tu veux qu’on te voit comme un professionnel ? Alors ton tarif doit refléter un niveau de prestation, pas une promo flash.

Et ce n’est pas de l’orgueil, c’est de la clarté.

Tu as investi des années à travailler ton mentalisme, ton rythme, ta voix, ta gestion du public.

Tu prépares chaque effet, tu ajustes chaque mot, tu penses même à la hauteur du regard pendant tes révélations.

Et tout ça, ça n’a rien d’improvisé.

Alors pourquoi ton prix le serait-il ?

Le public ne paye pas pour ce qu’il voit pendant une heure.

Il paye pour tout ce que tu as construit avant cette heure.

Et si toi tu ne le valorises pas… personne ne le fera à ta place.

Garde bien en tête que...


⛔ Savoir dire non, c’est protéger son art (et son avenir)


Il y a des moments où tu raccroches le téléphone ou tu refermes un mail…et tu sens ce petit pincement.

Pas dans le portefeuille.

Dans la poitrine.

Tu viens de dire non à une prestation.

Peut-être que ça te semblait une bonne opportunité. Peut-être que c'était un contact sympa. Peut-être que ça t’aurait permis de “travailler un peu”.

Mais tu sais pourquoi tu as dit non.

Pas par arrogance.

Pas parce que tu te crois trop beau pour 300 €.

Tu as dit non parce que tu sais ce que tu vaux.

Et surtout, parce que tu sais ce que ce "oui" t’aurait coûté.

Un “oui” au mauvais prix, c’est pas juste de l’argent perdu.

C’est du respect grignoté.

C’est de la motivation érodée.

C’est une journée entière passée à performer sans joie, sans feu, avec une pensée en boucle :

“Pourquoi j’ai accepté ça, au juste ?”

Alors oui, dire non, c’est difficile.

Tu fermes une porte.

Mais tu ouvres une fenêtre sur une autre façon de faire ce métier.

Une où tu n’es pas en train de courir après les clients.

Une où tu les attires parce qu’ils sentent que tu sais où tu vas.

Et tu sais quoi ?

C’est quand tu commences à refuser ce qui ne te respecte pas…que les bons clients arrivent.

Ceux qui te posent la bonne question :

“Qu’est-ce que vous proposez exactement ?”Au lieu de :“Combien vous prenez pour faire un peu de magie ?”

Alors refuse.

Pas tout.

Pas tout le temps.

Mais refuse quand tu sais que le contrat, c’est un mensonge.

Parce que dire non à un mauvais deal…c’est dire oui à ton avenir artistique.

Et ce “oui” là, il vaut bien plus que 300 €.


Conclusion : dire non, c’est aussi proposer mieux


Dire non, ce n’est pas claquer la porte.

Ce n’est pas mettre un client dehors ni s’enfermer dans une tour d’ivoire tarifaire.

Dire non, c’est aussi dire “voici ce que je peux faire, vraiment, et bien.”


Dans mon cas, j’ai refusé une demande qui exigeait trois prestations distinctes pour un cachet que je savais déséquilibré.

Mais je ne suis pas resté sur un refus sec.

J’ai proposé une alternative.

Une prestation unique, dans le domaine où je donne le meilleur de moi-même : le mentalisme.

À un tarif juste. Un tarif qui respecte le client, le public, et moi-même.


Maintenant, la balle est dans son camp.


Et je suis en paix avec ça.

Parce que cette fois, je n’ai pas sacrifié mon art pour un cachet.

J’ai choisi de faire moins, mais mieux.

Et dans ce métier, parfois, c’est ça la vraie magie.


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